dimanche 4 novembre 2012


Jour 53 – Mercredi, 2012-10-31
 
Petite note : À la suite d’une demande spéciale d’un copain (Salut Guy !), je donnerai à l’avenir les coordonnées géographiques (latitude et longitude) où Kairos a passé la nuit.
 
Bon! Alors, aujourd’hui, que se passe-t-il ? Seulement les fous ne changent pas d’idée. Nous partons au lever du soleil, faisons lever le pont d’Elizabeth City à 7h30 et en route vers l’Albermarle. Nous suivons fidèlement le tracé de l’ICW jusqu’à la bifurcation pour le Sound. Vent de travers à 20-25 nœuds. On se prend pour un voilier et on tack mais nous, c’est pour prendre la vague d’environ 3’ à environ 60 degrés pour rendre la traversée plus confortable. Ce qui nous amène cependant à 3 milles en amont du chenal du pont de l’Alligator River. On conduit de l’intérieur parce qu’il fait frette (±7°C et grand vent) et sur le flybridge, dans de la vague de 3’, on se fait un peu trop brasser. Dans l’Alligator River, le fetch est beaucoup plus court et on ne roule plus. Cool!

On s’installe à l’ancre dans l’Alligator River en bordure du chenal au mille 104.8 à 15h45, juste à l’entrée du canal Alligator River - Pungo River de 20 milles de longueur. L’endroit est un peu désertique because un feu de forêt il y a quelques années. Des arbres morts tout autour avec cependant une repousse qui commence juste à être un peu apparente. Quatre autres voiliers viennent nous rejoindre. Bien sûr pas de wi-fi ni de 3G dans la zone. Bonne nuit !
(35°40.331’N, 76° 5.705’W)

 
Jour 54 – Jeudi, 2012-11-01
 
Ben oui ! C’est la Toussaint aujourd’hui. Bon anniversaire de mariage Amélie et Olivier (et Henri !). Quatre ans déjà.
 
Et vlan ! Encore un canal !
 
 
 
Ce matin, la température extérieure est de 4°C (Brrrr !!!) mais le ciel est bleu et le soleil luit.
On décide de conduire du flybridge because le cruising guide nous informe qu’on peut voir des chevreuils et des ours noirs le long du canal. Journée de mustang et d’habit d’hiver : il fait frette mais on est bien dehors. Aussi trop frette pour les chevreux et les nounours : ils sont restés couchés aujourd’hui. Deux aigles à tête blanche sur une branche sont les seuls qui nous ont regardés passer.
 

Seul contact avec la faune !





J'aurais besoin d'un zoom !?
 

On s’ancre au mille 159.8 à 15h45, juste avant la Bay River. Trois autres bateaux viennent s’y ancrer après nous.
(35° 12.613’N, 76° 35.431’W)

 
Jour 55 – Vendredi, 2012-11-02

On est un peu paresseux aujourd’hui puisque notre destination est Oriental à environ 20 milles.
Départ à 8h45 et arrivée à 12h00. Beau temps ensoleillé, vent de 10 nœuds du SW au départ et 20 à l’arrivée. Un peu plus chaud qu’hier mais on est si bien en mustang.

On fait un tour jusqu’au quai municipal qui peut accueillir seulement 2 bateaux, mais gratos, pour un maximum de 2 jours à tous les 30 jours (je ne sais pas s’ils vérifient effectivement la chose !? mais c’est ce que la pancarte près du quai proclame). Les 2 places sont prises.

Il y a peu d’espace pour s’ancrer dans le port et la zone est déjà assez remplie. On va s’installer en amont du pont dans Greens Creek. Le fond est solide.

En mettant le dinghy à l’eau, on se rend compte que sa ligne de traction s’est raguée localement sur le davit tribord. La gaine extérieure de cette ligne (nylon double braided) est disparue sur 3’’. Lorsque que le dinghy est grimpé hors de l’eau, on l’attache au bateau avec cette ligne pour l’empêcher de trop valser dans les vagues. Comme elle mesure une vingtaine de pieds, je peux la raccourcir un peu. Elle mesure dorénavant autour de 15’ : dommage.

J’ai à bord des lignes supplémentaires, 2 de 150’ et une de 200’, en 5/8’’ (nylon double braided toujours), dans le cas où il faudrait qu’on s’attache vraiment solide quelque part. J’ai aussi 1 de 50’ et 1 de 80’, en ½’’ (nylon double braided aussi), qui sont plus facilement maniables que les précédentes et qui sont là spécifiquement pour aider aux manoeuvres d’accostage ou de départ de quais difficiles d’accès.

C’est un peu zouf de ma part, mais je n’ai pas mis à bord le restant de mon rouleau de ½’’ qui m’attend bien sagement à l’abri dans mon atelier à la maison. Je me rends compte maintenant que ça aurait pu être utile même en tenant compte de l’espace nécessaire. Je n’ai pas non plus mes outils pour faire les épissures sur ce type de ligne. Ça c’est pas fort. Ils sont juste à côté du rouleau en question : mot dit. Là, je m’en veux. Milles sabords.

Nous faisons en dinghy le tour complet du port et accostons au quai municipal, qui est bordé par une douzaine de gros crevettiers. Ça sent la vieille crevette dans l’air. Ça fait 8 jours que nous n’avons pas débarqué du bateau : ça fait du bien de se dégourdir un peu les jambes. On est allé examiné le grocery store à 1 mille et au retour, en passant devant le Seafood Market local, 2 livres de crevettes super fraîches, sans tête, nous ont assaillies. Délicieux souper suivi d’un autre épisode (palpitant) de la télé série Fringe (c’est un peu con cette série là, mais on aime bien quant même).

Contrairement à nos attentes, pas de 3G à Oriental et les wi-fi(s) locaux, sauf un, sont inaccessibles. Ce dernier ne l’est que sporadiquement et est d’une lenteur désespérante. Très décevant.
(35° 1.432’N, 76° 42.299’W)

 
Jour 56 – Samedi, 2012-11-03

Beau ciel bleu encore aujourd’hui, température à 10°C. Le matin, j’ai de la teinture à faire à l’intérieur. L’après-midi, on va faire le tour des deux creeks en amont du pont en dinghy juste pour avoir un aperçu de l’environnement local pendant que la génératrice travaille un peu (j’ai oublié ma caméra ! désolé !).
Un sprint jusqu’au Sea Food Market pour 1 livre de flounder pour le souper. On examine les cartes et le cruising guide pour nos prochaines étapes. Journée de lecture. À demain.

 
Jour 57 – Dimanche, 2012-11-04

Va-t-on faire le marché, la laundry ou tente-t-on d’upgrader le blog aujourd’hui ? Une seule activité par jour, c’est la devise. On tire à pile ou face (!!!!????) et on upgrade le blog. Du moins, si on peut se connecter à internet.

Je vous rappelle que nous ne pouvons dépasser Oriental avant le 15 novembre puisque nous ne sommes pas assurés si une ‘’named storm’’ se présente. Sandy était une ‘’named storm’’. Le capitaine ne veut pas courir ce risque. Nous niaiserons donc ici encore quelques jours.

Comme le captain a le temps d’écrire, voici donc une petite note technique faisant le point sur les batteries (que vous attendiez tous avec impatience, j’en suis sûr !?).

 
Bon, depuis la dernière fois que j’en ai parlé, j’ai ressorti le livre du PPPB, soit le livre du Parfait Petit Propriétaire de Batteries. Il s’avère que mes neurones de la zone batterie ont du subir une attaque d’alcools volatils puisqu’il en manque une bonne quantité. J’avais complètement oublié qu’un pack de batteries neuves doit absolument être ‘’rodé’’ (‘’break-in period’’) pour donner le rendement qu’on s’attend de lui. Ce rodage s’effectue tout simplement en 3 à 5 cycles de charge-décharge complète. Une fois les batteries chargées à bloc, on les amène à une décharge complète (à 10.5V) à l’aide d’un drain égal à 50% de leur capacité à 20 heures soit environ 23 A dans mon cas et on les recharge à nouveau.

Ces cycles permettent aux plaques des batteries, qui sont absolument lisses puisque neuves, de se ‘’développer’’ (le verbe anglais est ‘’to etch’’) et ainsi d’augmenter leur surface spécifique. La réaction chimique est ainsi grandement améliorée en rapidité puisqu’elle se fait sur une plus grande surface de plaques. Elles peuvent donc être chargées et déchargée plus rapidement et leur capacité (en A/h) peut augmenter de 15% à 30%, selon la théorie.

Ces batteries ont été installées à l’automne 2010 (merci encore André). Ci-après une photo des dites batteries. Les 4 boîtes blanches constitue le ‘’house bank’’ et au fond, dans la boîte noire peu visible, la batterie de démarrage.
 

Dans la ''holy place'', côté babord
 
Le rodage de ce pack n’a jamais été fait. En 2011, notre expédition dans la Baie des Chaleurs a fait que nous étions dans des marinas la plupart du temps et les batteries ont été peu sollicitées.

Çà aurait été si facile de faire ce break-in à Portneuf avant de partir si seulement ces neurones ne s’étaient pas éteints.

Difficile de le faire en croisière puisque nous sommes à l’ancre la majorité du temps. Pour essayer de faire un simili break-in, les périodes où nous étions à l’ancre plus d’une journée, j’ai évité de partir la génératrice et j’ai ainsi laissé les batteries baisser jusqu’à moins de 50% de leur capacité (jusqu’à ±11.7V). C’est très loin d’un vrai cycle de charge/décharge, mais c’est mieux que rien en attendant.

Parallèlement, j’ai graduellement baissé la température du congélateur pour en voir l’effet sur la consommation. Au départ, je voulais garder cette température autour de –20°C pour une conservation parfaite du contenu. Mais ça prend trop de jus. Nous nous contenterons donc d’une température oscillant entre –10°C et –15°C, sensiblement identique à celle d’un congélo standard de réfrigérateur, pour une conservation disons optimale. Le compresseur ne fonctionne plus à 100% du temps maintenant.

La consommation quotidienne notée pendant les dernières semaines oscille autour de 250A/h en moyenne, en légère diminution.

J’ai fait un bilan bien approximatif :

Frigo : 30A x 2.5h = 75 A/h
Congélo : 8A x 8h = 64 A/h
Chauffage : 8A x 4h = 32 A/h
Sécurité, etc.. : 1.25A x 24h = 30 A/h
Cafetière : 140A x 6min = 14 A/h
Lumière int. : 3A x 4h = 12 A/h
Lumière mât : .83A x 12h = 10 A/h
Ordi. : 3A x 2h = 6 A/h
Pompes : 20A x 15 min = 5 A/h

On peut donc actuellement passer 2 jours à l’ancre avant de partir la génératrice. Mon but initial était de 3 jours. Il y a donc de l’amélioration à faire. Ou diminuer encore la consommation (assez difficile, la réfrigération est l’ogre de la place) ou améliorer la capacité globale ou peut-être la capacité de charge (ce qui permettrait de faire une recharge en moins de temps qu’actuellement).

Rien ne se fera pendant ce voyage. Je ne veux faire aucune modification aux systèmes actuels. Si je fait péter quelque chose, on va être dans la mouise.

Je suis sûr que vous avez remarqué l’item cafetière. J’élaborerai dans mon prochain roman. À suivre.
 
La connection internet me fait vraiment suer aujourd'hui !  Il y a des photos que je n'ai pas insérées pour cette raison.