mercredi 12 septembre 2012


Commençons par le début.

Le bateau.

Le bateau, un trawler, un Willard 40 FBS (FlyBridge Sedan), construit en 1997 à Anaheim en Californie.

Ce bateau est dans la "Bible", (pas celle de Noé) mais plutôt dans le livre du Capitaine Robert P. Beebe "Voyaging Under Power" réédité, révisé et upgradé en 1994 par James F. Leishman (de chez Nordhavn). Le capitaine Beebe est un des premier à avoir fait le tour du monde à bord du trawler ("Passagemaker") qu’il avait conçu et fait construire.

Les caractéristiques principales de notre Willard sont une coque à déplacement de 39’9’’ de longueur, 36’1’’ à la flottaison, 13’8’’ de maître-bau et 4’3’’ de tirant d’eau à mi-charge pour un déplacement de 33000 lbs. Son déplacement est de près de 20 tonnes à pleine charge.

Les réservoirs de diesel ont une capacité de 600 gallons US, les réservoirs d’eau de 300 gallons US et le réservoir septique de 75 gallons US.

Ce bateau est un des seul Willard 40, à ma connaissance, à être équipé d’un moteur Lugger. Il s’agit du modèle L668D-BT, le même qui équipait les Nordhavn 46, dont plusieurs ont fait le tour du monde à moteur. Il s’agit d’un bloc de John Deere (un 6068) marinisé par la compagnie North Alaska Diesel, reconnue pour être une des meilleures au monde dans ce domaine. C’est un 6 cylindres en ligne de 6.8 litres de déplacement et qui développe 130 HP max. En continu, soit 24h sur 24h, il peut développer 105 HP. La transmission est une Twin Disk MG5050 (2.5 :1). L’hélice est de 28’’ de diamètre, de 18’’ de pas et à trois pâles

Pour information, en eau calme à sa vitesse de croisière de 7 nœuds, sa consommation est de 1.35 gallon US/heure, soit 5 litres/h à 1400 rpm (renseignement obtenu du précédent propriétaire). Je peux confirmer que, pour une vitesse de révolution maintenue en moyenne à 1600 rpm, la consommation a été de 300 gallons US pour notre virée de 154h dans la Baie des Chaleurs, soit une consommation de l’ordre de 7 litres/heure. Bon ça.

Au total, 14 Willard de 40’ ont été construit. Le dernier date de 2002.

En raison des commandes massives obtenues de la US Navy après ‘‘nine eleven’’ (2001-09-11), la compagnie Willard a entièrement délaissé le marché récréatif. Selon les informations que je détiens, seul 4 autres Willard 40 ont été construit après KAIROS I.

Passionnant n’est-ce-pas tout ça !?

Nous avons acheté ce bateau en 2006 chez Gratitude Yachting Center à Rock Hall dans la baie de Cheseapeake.

Le précédent propriétaire (il n’y en a eu qu’un seul avant nous) qui l’a fait construire et équiper selon son goût (excellent d’ailleurs) s’en est surtout servi pour une croisière en 1998 de Newport, Rhode Island, jusqu’au Panama avec sa petite famille. Il s’appelait alors SEA STAR. En 2005, il s’achète un voilier, un Island Packet 44, et donne le Willard en échange. Nous l’avons acheté du broker en question en août 2006 et l’avons ramené au Canada jusqu’au lac Ontario en septembre de la même année avec l’aide efficace d’un capitaine de Rock Hall, Bill Blades (un nom de pirate, non !?). Il opère toujours a Rock Hall (www.sailtamarak.com).

Le bateau a hiverné à Iroquois en Ontario et en 2007, nous avons basé le bateau à Kingston pour avoir le plaisir de cruiser dans les Milles-Îles toute la saison. Le bateau est rentré à Portneuf à l’automne 2007 via le canal Rideau et la rivière des Outaouais.

Il s’appelle maintenant KAIROS I. En grec ancien, il y a deux mots pour symboliser le temps. ‘’Cronos’’, le temps du chronomètre et ‘’kairos', le temps ‘’opportun’’. ‘’Caerus’’, le pendant latin, est le dieu de l’opportunité.

Ce bateau est vraiment arrivé dans le bon temps pour nous. Good timing.

Ce bateau avait été négligé les quelques dernières années et le capitaine actuel s’est donné 5 ans pour "le mettre à son goût" selon l’expression consacré.

En 2007, tous les hublots ont été enlevés et re-calfeutrés puisqu’ils suintaient/coulaient tous et ne contribuait pas un intérieur invitant. Ce sont les seuls travaux qui ont été effectués cette année en raison de la distance de plus de 500 km avec la maison.

À l’automne, conception et fabrication d’une remorque chez Atelier RD à St-Marc-des-Carrières et nouveaux coussins pour le cockpit (merci Pierrette).

En 2008, installation d’un système de chauffage (Webasto à eau chaude) et remplacement de toute la plomberie de distribution d’eau (pompe, réservoir de pression, réservoir d’eau chaude, robinets, etc.).

Côté croisière, visite des Îles de Sorel (3 semaines) et expédition sur le Saguenay jusqu’à Chicoutimi (4 semaines).



En 2009, sorti du bateau à Québec pour reconstruction du plancher du flybridge qui souffrait de délaminations. Il pleuvait à l’intérieur. Trois semaines dans le chantier de Rénovations Nautiques qui a réalisé un excellent travail (merci Michel).

Installation d’un coffre de rangement sur le nouveau plancher maintenant solide du flybridge et remplacement du banc du conducteur côté tribord pour améliorer le stockage.

Côté croisière, nous avions aimé tellement le canal Rideau qu’on l’a refait en sens inverse soit d’Ottawa à Kingston et retour via la voie maritime (5 semaines).



En 2010, nettoyage sous pression et sablage jusqu’au gelcoat des œuvres vives. Application de 5 couches d’Interprotect 2000E avec 2 couches d’antisalissure (Micron CSC). Méchante djob. C’est fini à vie (du moins, pour moi). Remplacement des batteries du bord : une 8D pour le démarrage et quatre 8D pour le "house bank" (904 A/h de capacité totale, donc ±225-300 A/h de capacité effective). (Toutes des Power Sonic PG-12V200, des VRLA-AGM, toutes identiques et de la même série). Youpee.. du jus en masse.

Note technique : Ce sont de vrais batteries de ‘’deep cycle’’. La 8D de démarrage, maintenant une ‘’deep cycle’’, a remplacé une 4D standard acide-plomb. Ça peut se faire à la condition que la nouvelle ait une capacité de 20% supérieure à celle qu’elle remplace.

Aussi, elles sont toutes installées à gauche du moteur et c’est la raison pour laquelle le bateau penche un peu sur bâbord comme certains s’en sont rendu compte.

Côté croisière, expédition au lac Champlain mais plutôt courte (3 semaines) en raison de la naissance prématurée de notre première petite-fille Olivia-Rose. Elle se porte super bien.



En 2011, remplacement de presque tout l’électronique du bord. Raymarine Gpsmap (C120W) dans la cabine et sur le flybridge relié en réseau avec un radar (RD424HD), un AIS (AIS250), et un sondeur (DSM300). Installation d’un FLS (Forward Looking Sounder d’Interphase SE-200C) – pas de commentaire pour l’instant sur ce dernier machin, j’en parlerai peut-être plus tard !? (dès que je refroidirai?).

Côté croisière, 2 semaines sur le fleuve vers l’amont jusqu’à l’île Ronde et presque 6 semaines le long de la côte sud jusqu’à Gaspé et visite de toute la Baie des Chaleurs jusqu’à Shippagan.

Nous devions partir pour le sud à l’automne mais notre plus jeune fille nous a appris qu’elle devait accoucher en janvier. Il était hors de question de manquer ça et le voyage a été remis d’un an. Les Bahamas seront toujours là l’an prochain. Bienvenue Henri, notre premier petit-fils.



En 2012, remplacement du pilote automatique (Raymarine SPX-30) (le vieux, un Autohelm 300 était jaloux et a pété d’envie), nouveau banc latéral bâbord pour du meilleur rangement, nouveau plancher intérieur (Cflor) en remplacement du tapis style maison beige pas trop appétissant ("la madame est contente"), nouveau congélateur (Seafrost BDXPXAW) en remplacement de la glacière originale du bateau, amélioration de l’isolation des frigos, nouvelles toiles anti-soleil pour le cockpit arrière et le flybridge, nouvel enveloppe pour la voile d’étai (merci encore Pierrette), nouveaux supports pour les bouteilles de plongée.

Tout ça en 2012, pour notre voyage planifié/rêvé depuis longtemps en direction des Bahamas.



 

Si vous avez bien compté, ça fait 6 ans de travaux et je m’en étais donné 5.

Ne vous en faites pas, un bateau c’est comme une maison, c’est jamais fini.

J’ai encore des projets pour les prochaines années mais définitivement moins importants que ceux réalisés jusqu’à maintenant. Aménagements mineurs only…

La moitié du plaisir d’un bateau, c’est d’en rêver et de travailler dessus.



Alors maintenant , départ le 9 septembre.