vendredi 17 mai 2013


 
Jour 247 à 250, Dimanche à mercredi, 2013-05-12 au 2013-05-15

Dimanche, le vent est toujours fort à 20-25 nœuds du SW. Vagues de 1.5’-2’ dans le dos. Plutôt confortable mais il fait frette (pour des gens qui reviennent du sud !). On accoste au quai des plaisanciers à l’amont de l’écluse d’Iroquois. La seule façon de communiquer avec les éclusiers est par téléphone à ce quai. On nous informe que le délai d’attente est de 30 minutes en raison du trafic commercial, qui a priorité et c’est très bien. On ne peut payer notre passage par carte de crédit puisque le guichet au quai, près du téléphone, est ‘’out of order’’. On nous demande si nous avons besoin d’un reçu pour notre paiement cash – non merci, bien sûr ! Une fois l’écluse passé, le vent forcit. Bourrasques à 35 nœuds au moins.

À l’écluse d’Eisenhower, les indications aux plaisanciers, sur un grand panneau à gauche de l’entrée, nous invitent à nous accoster au quai derrière le mur d’approche. On s’y amène donc : pas de quai. Il n’est pas encore installé. On le voit empilé sur le mur d’approche un peu plus loin. Ces gars-là sont encore en hiver ! En petit caractère, au bas du panneau : attention, profondeur de 5’. Hé ! Hé ! La carte marine indique 2’ à proximité. On racle le fond pour sortir de là. Le téléphone pour communiquer avec les éclusiers n’est donc pas accessible. Aucune autre indication à l’amont, ni canal VHF ni numéro de téléphone, pour les contacter. On essaie la VHF, canal 13, canal 9, finalement canal 16. L’éclusier nous informe que c’est le 12. Enfin. Trois bateaux commerciaux sont annoncés : temps d’attente projeté de 2.5 à 3 heures. On s’ancre donc immédiatement à l’amont de l’écluse dans 15’ d’eau. Le vent est de 25-30 nœuds. On reçoit des vagues de 3’ sur le nez. Finalement à 15h00, c’est à notre tour dans le délai annoncé. Le vent pousse littéralement le bateau dans l’écluse. On s’accroche assez facilement sur la bitte flottante no 3 du mur. On paie cash pour les 2 écluses. Do you need a receipt ? No, of course ! À l’écluse suivante, Snell, l’accrochage sera plus difficile puisque le vent semble encore plus fort et écarte rapidement le bateau du mur. On réussit au 2e essai, non sans avoir un peu cogner le devant du bateau contre le mur. Blessure de guerre. Le vent est vraiment fort. C’est de la navigation de plaisance mais moins plaisante aujourd’hui.

On en a assez de ce vent. On se cherche rapidement un endroit relativement à l’abri pour s’ancrer. On s’installe au droit de l’île Saint-Régis juste en face d’une église à Akwesasne. Nous sommes au Québec. On reçoit de la glace par la tête, le 12 mai !?
Dimanche, Akwesasne, (45° 100.328’N, 74° 38.425’W).
 
 
 
De la glace, le 12 mai !?





 
Lundi matin, la météo de la garde côtière annonce une journée identique à celle d’hier : vent du SW à 25-35 nœuds, avec bourrasques. Pluie (non, grêle !) à travers ça. Et frette. Et probablement la même chose pour mardi. Ça nous tente moins de bouger dans ce super beau temps ! Donc journée de repos pour aujourd’hui : on ne bouge pas. On verra demain.
 
 
 

Mardi matin ! Hirondelles au repos !  Un bon perchoir !

 
 
 
Mardi, le vent semble moins fort. On décolle à 7h00 en direction des 2 écluses de Valleyfield. En chemin, au pont de Valleyfield qu’on doit faire ouvrir, aucune indication à l’amont du canal VHF ou du numéro de téléphone à utiliser pour signaler notre présence au pontier. On s’immobilise à l’amont immédiat du pont et on essaie le canal 13, le 12, le 9 pour finir par le 16. Montréal Radio Garde-Cotière nous informe sur le 16 qu’on doit utiliser le canal 68 pour ce pont. On contacte donc le préposé sur ce canal et il nous ouvre 5 minutes plus tard. Le pont suivant, le pont Saint-Louis, s’ouvre sans qu’on ait besoin de le contacter.

Nous arrivons aux écluses de Valleyfield à 11h30. Le quai des plaisanciers est à gauche de l’entrée de la première écluse. Il est recouvert de bois et, semble-t-il, vient tout juste d’être traité avec un préservatif. Comme il ne vente plus du tout ici, les vapeurs sont emprisonnées et on est assaillis par des vapeurs dégueulasses et probablement toxiques. Au téléphone, on m’informe que le délai d’attente est de 2.5 à 3 heures en raison d’un bateau qui arrive de l’amont. Parfait. Le guichet pour payer est ‘’out of order’’. C’est drôle, je ne m’attendais pas à ce qu’il fonctionne. Par contre le panneau électronique donnant des informations aux plaisanciers, lui, fonctionne. Ce sera le seul sur l’ensemble des écluses fréquentés.

Le bateau en question, une barge, arrive 1.5 heures plus tard. Je suis surpris de n’avoir pu être écluser pendant cette période d’attente. J’en fais part par téléphone à l’éclusière qui m’informe qu’elle n’a pas le personnel pour faire fonctionner les 2 écluses en même temps, ce qui explique le délai. Bon. Ce sont des professionnels de l’éclusage. Je ne suis qu’un plaisancier. L’explication me va. On écluse après que la barge soit sortie de l’écluse Valleyfield 1 et on est prêt à descendre à cette même écluse après seulement 50 minutes !? Un peu frustrant le délai donc ! Ça nous aura pris au total juste 1 heure pour franchir les deux écluses !? Probablement que je ne comprend rien, que je suis intoxiqué par les vapeurs de préservatif à bois et que l’âge fait que je suis maintenant un vieux grincheux : je fais donc part un peu de cette frustration au préposé encaisseur et je me fais servir un : ‘’T’as un bateau ! Enwoye ! Paye ! ‘’. O.K. Curieux, j’ai comme l’impression d’avoir dérangé !?
 
 
 
Montréal, vue du lac Saint-Louis !
 
 
 
 
À l’écluse suivante, Sainte-Catherine, au quai, tout semble fonctionner. Le guichet est en fonction. Mais c’est drôle, vu son aspect, je n’ai pas confiance et ça ne me tente pas de l’utiliser. J’utilise le téléphone, ça sonne mais personne ne répond. Je réessaie après 5 minutes. Pas de réponse. On ne voit pas s’il y a un bateau dans l’écluse. Pas d’autre indication pour contacter quelqu’un, ni canal VHF, ni numéro de téléphone, alors j’essaie donc par la VHF, canal 13 pour commencer, et je me fais dire, sèchement, ‘’d’utiliser le téléphone’’. Ben oui ! On passe l’écluse après seulement 20-30 minutes d’attente. Tiguydou.

À la dernière, Saint-Lambert, après s’être accosté, on tente de contacter l’éclusier par téléphone. Il est complètement mort. Je parle du téléphone, s’entend. Pas de tonalité : il ne fonctionne pas. Bien sûr, aucune alternative n’est affichée. J’essaie donc la VHF : aucune réponse. D’où nous sommes, on ne voit pas dans l’écluse. On attend donc. Après 1.5 heures, on se dit qu’on va devoir s’installer pour la nuit au quai des plaisanciers bien que ce soit interdit. Une demi-heure plus tard : miracle ! Les portes de l’écluse s’ouvrent et une préposé vient nous dire qu’on ne peut absolument pas rester au quai pour la nuit ! On le sait ! Il est près de 19h30 et il fera nuit dans 1 heure. Ça ne me tente pas de rouler sans la clarté du jour ! J’essaie d’argumenter ! Rien à faire ! On doit décoller ! Dans l’écluse, je fais part de ma frustration comme quoi les plaisanciers sont vraiment des ‘’pains in the ass‘’ pour la grosse corporation de la Voie Maritime du Saint-Laurent et je me fais répondre : ‘’Nos clients sont importants pour nous !’’ Arghh!   Sortons d’ici !

Je dois dire que l’expérience des écluses de la Voie Maritime du Saint-Laurent n’a pas vraiment été agréable. Je n’ai pas été impressionné, bien au contraire. Je comprend bien sûr qu’il s’agit d’une entreprise commerciale et qu’elle est ‘’obligée’’ de faire transiter les plaisanciers étant donné que c’est la seule voie existante pour se déplacer entre Montréal et le lac Ontario. Au moins, nous sommes tolérés. J’aurais vraiment apprécié une voie alternative. Le canal Lachine permet de contourner les écluses de Saint-Lambert et de Sainte-Catherine mais le tirant d’air est fixe et n’y est que de 8’. Pas fort. La réfection du canal Soulanges permettrait de contourner les écluses de Valleyfield 1 et 2 mais c’est toujours un projet pour l’instant.

Bon, c’est assez là, le vieux grincheux (ouais ! un peu frustré, le vieux bonhomme !)
Vous avez compris que je n’ai pas aimé fréquenter les écluses de la Voie Maritime du Saint-Laurent !

La suite.

On quitte donc le canal de la ‘’Voie Maritime du Saint-Laurent’’ à 20h15 et le soleil tombe vite. Et pas de lune. Il fait trop noir pour que j’ai confiance de prendre le chenal d’entrée de la marina Réal Bouvier de Longueuil : je ne vois pas les bouées. Je n’ose aussi sortir du chenal balisé. Je n’y vois goutte et ne suis pas trop familier avec la zone. On continue donc vers l’aval en sautant religieusement d’une bouée verte à l’autre. Elles sont, bien sûr, facilement identifiables puisqu’elles sont presque toutes illuminées et clignotantes. Je conduis du flybridge pour une meilleure vue d’ensemble. Pas de vent, pas de vague, c’est bien, mais frette et pas trop le fun finalement. Je m’ennuie de mes culottes de Mustang (que je n’ai pas encore acheté mais ça viendra, je le jure !) À la tête du lac Saint-Pierre à 2h30 du matin, le vent se lève soudainement et nous nous arrêtons juste à l’extérieur du chenal à l’ancre dans 20’ d’eau. Dodo.
Mardi, tête du lac Saint-Pierre, (46° 07.859’N, 72° 56.895’W).

Mercredi, jour 250, et dernier jour de notre voyage. On décolle à 8h00 et on arrive à Portneuf juste avant 15h00. Sur le fleuve, nous avons bénéficié d’un courant positif en moyenne de 2 à 2.5 nœuds. La vitesse du bateau (SOG : Speed Over Ground) a été autour de 9.2 à 9.6 nœuds sur presque tout le parcours. Record de 12.4 nœuds dans le rapide Richelieu.
Mercredi, marina de Portneuf, (46° 40.968’N, 71° 52.682’W).

À la marina, les quais sont en place mais elle est encore presque vide. Seuls deux voiliers et un bateau moteur sont à l’eau.

 
Le quai de Portneuf à marée haute !




Vue panoramique de la marina !






Un Kairos à moustache !






Un bon nettoyage à faire !
Faire disparaître les traces des eaux du Dismal Swamp !
 
 
 

Voilà. Voyage terminé. Le bateau est de retour mais pas nous, pas encore. Le gazon à la maison ne nous attire pas.

Somme toute, un voyage super qui s’est très bien déroulé. Nous avons fait des rencontres agréables et stimulantes. Nous avons admiré des paysages magnifiques. Bien sûr, la couleur des eaux des Bahamas nous hantent ! Et on s’ennuie de la chasse sous-marine ! Et, aucun problème de santé ni trop de problème mécanique avec Kairos ! Nous sommes vraiment des privilégiés !

Il est définitif que, toute chose étant égale, nous allons repartir. Dans notre liste de longs voyages à effectuer, bien sûr, la ‘’Grande Boucle’’. Nous avons rencontré plusieurs boaters qui l’ont fait et c’est définitivement pour nous. À suivre.
 
Et la saison de navigation de l’été 2013 ne fait que commencer !
 
 
 
 
 
Maintenant un peu de chiffres pour le présent voyage.

Milles nautiques parcourus : ±4625

Fuel utilisé : 1435 gallonsUS au total, donc, ±3.2 milles au gallonUS

Heures de moteur : 787.6, donc ± 6.9 litres à l’heure (génératrice et chauffage compris)

Heures de génératrice : 295

Heures de chauffage : 100 heures (estimation)

Si on soustrait la consommation de la génératrice et celle du chauffage, la quantité de fuel utilisé exclusivement pour la propulsion est estimée à ±1325 gallonsUS, ce qui donne 1.68 gallons US à l’heure ou 6.4 litres/heures. Le bateau fait donc ±3.5 milles nautiques/gallonsUS ou 0.9 milles nautiques/litre. Excellent tout ça !

J’ai roulé le moteur la plupart du temps à 1500 rpm (soit 100 rpm au-dessus de l’optimum d’économie – ah ! la vitesse !) et à 1600 rpm pour les ‘’grandes’’ traversées (presser d’arriver !) (Albemarle Sound, Gulf Stream, Northeast Providence Channel, Exumas-Eleuthera, etc.)

Propane : 60 livres plus 8 livres pour le BBQ que nous avons finalement assez peu utilisé.

Eau : Aux Bahamas, nous avons acheté 270 gallonsUS d’eau au tarif par gallon. À Marsh Harbour cependant, il en coûtait $5 par jour à la marina pour toute l’eau qu’on voulait. On y a fait le plein 3 fois.

Vins et spiritueux : vous ne voulez vraiment pas le savoir ! (nous non plus !)

Tourlou et gros bisous